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mise à jour le 12 décembre 2021

L'écriture épicène, féminisée, asexuée ;
écriture inclusive ;
la féminisation ou la neutralité du langage


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Objectifs :

 - faciliter la lisibilité,
 - faciliter la lecture.

Moyens :

 - essayer de contourner le problème,
 - une manière d'écrire simple,
 - facilement reconnaissable,
 - ne brouillant pas la lecture,
 - n'apportant pas de confusion.


 CONTOURNER LE PROBLÈME

Changer, éventuellement complètement, la tournure de la phrase, trouver d'autres mots...
On trouve de nombreux exemples et tutoriels sur le web à ce sujet.



 UNE MANIÈRE D'ÉCRIRE SIMPLE


On évitera tous les "barbarismes" inventés par la langue française :
   - les mots masculins finissant par un E seront inchangés,
   - pour les autres on ajoutera un E,
   - s'il y a des cas où ce n'est pas possible, voir au cas par cas

exemples :

mairesse maire
institutrice instituteur·e

À défaut d'une meilleure idée, on gardera par exemple maquerelle et bourrelle.

Les mots dont la prononciation finale est identique avec et sans E pourraient être écrits de la même manière au masculin et au féminin. Par exemple pour seul et seule, on ne retiendra qu'un des 2.

À propos des mots masculins finissants par -eur : de nombreux mots féminins sont aussi dans ce cas (valeur, par exemple). On peut donc envisager de ne pas féminiser ces mots masculins.



 UNE MANIÈRE D'ÉCRIRE FACILEMENT RECONNAISSABLE

On évitera la multiplication des signes : point, tiret, barre, etc.
Idéalement on en choisira un qui conviendra partout.



 UNE MANIÈRE D'ÉCRIRE NE BROUILLANT PAS LA LECTURE

On évitera la barre / (slash) qui est visuellement lourde et qui a aussi le sens d'opposition.

On évitera les capitales sans ponctuation (par exemple touTEs) car, en plus d'être inutilisables dans un texte en capitales, elles alourdissent visuellement le texte.

On évitera les parenthèses qui ont une connotation d'exclusion ou d'amoindrissement.

Si on évite maire/esse, chanteur(euse) et instituteur/trice la lecture est déjà grandement facilitée.

Cas avec plusieurs séparations.
Plutôt qu'écrire :                Tou-te-s les instituteur-e-s
nous préférerons :              Tou·tes les instituteur·es

car bien plus lisible, que ce soit avec les yeux ou à voix haute.


 UNE MANIÈRE D'ÉCRIRE N'APPORTANT PAS DE CONFUSION

Le point est courant dans un texte : on l'évitera donc, notamment à cause des mots qui finissent une phrase. Mais c'est aussi le caractère le plus discret. Autre inconvénient : certains logiciels voient « .es » et « .se » comme étant une adresse web en Espagne ou en Suède.

Quant au tiret, il a l'inconvénient de ne pas être insécable, c'est à dire qu'il peut y avoir « -es » qui se retrouve en début de ligne, alors que le point est insécable. Une solution est d'utiliser le tiret insécable :
 - avec LibreOffice : CTRL+MAJ+ (le - du pavé numérique)
 - avec Word : je ne sais pas.

Le point médian. C'est un point qui se situe plus haut que le point courant : ·
Idée prise ici :
http://contre-la-precarite-et-le-sexisme.blogspot.fr/2016/03/point-median-point-dalterite-ou-point.html

Il a l'avantage de ne pas être un point, d'être insécable et ne de pas avoir la lourdeur du tiret. Mais il n'existe pas sur les claviers.
Avec un traitement de texte, il est dans les caractères spéciaux, vous pouvez créer un raccourci clavier. Sinon :
 - avec Windows, il se fait en maintenant appuyé la touche ALT et en tapant 250 ou 0183 sur le pavé numérique, c'est une solution qui marche partout où on peut écrire.
 - avec Mac : ALT+ .   ou ALT+MAJ+ ;   ou ALT+MAJ+F, selon les sources.
 - avec Linux : taper successivement (donc en relâchant) compose . -    ou compose . ^
La touche compose (ou Multi_key) est paramétrable. Par défaut, elle est souvent paramétrée sur la touche AltGr, la touche Windows ou la touche menu.

Il ne semble donc pas y avoir de bonne et simple solution, nous préférons le point médian, une fois qu'on a pris l'habitude de taper ALT+250 ou équivalent, ça se fait tout seul.



UNE MANIÈRE D'ÉCRIRE COMPATIBLE AVEC LES LOGICIELS QUI LISENT LES TEXTES

Ces logiciels pourraient être programmés pour ne pas lire le point médian ni ce qui suit. C'est peut-être déjà le cas. Ça semble être le seul moyen de ne pas compliquer la vie des personnes handicapées devant utiliser ce type de logiciel.

Il est donc indispensable d'utiliser le point médian.
Autre conséquence : il faut absolument que ce qui précède le point médian soit compréhensible et suffisant.
C'est une raison supplémentaire pour appliquer la 1re règle de l'écriture épicène : contourner le problème en tournant la phrase autrement, en utilisant "la présidence", etc.



EXEMPLES DE LECTURE

On parle ici d'écriture épicène (ou écriture inclusive). Pour la lecture, on fait ce qu'on veut :

écrit lecture
les habitant·es  les habitantes et les habitants (ou le contraire)
les député·es  les députés
les instituteur·es  les instituteurs ou  les instituteurs et institutrices
il·le ou ille  il ou il et elle

ATTENTION :
cette écriture ne change pas celle des mots utilisés uniquement au féminin. Par exemple on n'écrira pas une instituteure mais une institutrice.

Autres propositions : directeurices, ceulles, qui sont assez élégantes, mais qui ne sont pas (ou peu) compatibles avec les logiciels qui lisent les textes.
Et aussi chanteur·ses


 LES LISTES DE NOMS

La grammaire moderne dit qu'on accorde au masculin si au moins un nom est au masculin :

    Une araignée, un morpion et une hyène sont partis


 - La règle de proximité :
C'est une ancienne règle de la langue française. On accorde avec le genre du dernier mot :

    Une araignée, un morpion et une hyène sont parties

 - La règle de proximité inverse :
On accorde avec le genre du premier mot :

    Une araignée, une hyène et un morpion sont parties

Intérêt de la règle de proximité inverse par rapport à la règle de proximité : si on accorde avec le dernier mot,

    Un morpion, u
ne araignée et une hyène désaltérées

on n'est pas vraiment sûr que le morpion est désaltéré lui aussi, de même qu'avec la règle de grammaire officielle, selon l'ordre des mots. Alors qu'avec la règle de proximité inverse on visualise sans ambiguïté que le mot accordé concerne la liste en entier :

    Un morpion, une araignée et une hyène désaltérés
    Une araignée, une hyène et un morpion désaltérées

Mais il faut que l'auteur mette des mots de genre différents aux extrémités de la liste.

 - On pourrait aussi inverser la règle : le féminin l'emporte. Mais ça ne ferait qu'inverser le problème.

 - Ou ne pas accorder quand il y a au moins un mot masculin et un mot féminin :

    Une araignée, un morpion et une hyène sont parti


 UNE MEILLEURE COMPRÉHENSION

Quand nous écrivons :
« les député·es sont allés jouer au golf avec Sa Majesté »,
nous enlevons le doute apporté par l'écriture officielle qui laisse penser que seuls les hommes y sont allés.



 IL N'Y A PAS QUE L'ÉCRITURE DU TEXTE

 - Le sens du texte est important également : évitez les clichés sexistes.

 - Les images mobiles ou non doivent refléter votre opinion sur la place des femmes et des hommes dans le contexte de ce que vous racontez et dans la société.




 TEXTES À DESTINATION DU PUBLIC NON AVERTI

On évitera le défaut traditionnel des militant·es qui écrivent en pensant n'être lu·es que par des personnes déjà convaincu·es. Cette remarque générale peut s'appliquer ici en mettant quelque part sur le document qu'il a été écrit selon certaines règles ayant pour but de rendre le langage épicène, avec pourquoi pas un lien vers une page web qui explique ça.


 LES FÉMINISATIONS ABUSIVES (?)

Dans un but pédagogique ou militant on est tenté d'en ajouter, de féminiser plus que ce qu'a prévu la langue française. Par exemple : les sans-papières.

Pour notre part, nous en resterons à ce principe de base : limiter la complexité du texte, donc limiter les féminisations à chaque fois que c'est possible, par exemple en cherchant des tournures de phrases ou des mots neutres. Nous pensons qu'on n'en est plus à la pédagogie, il faut pratiquer, banaliser, il faut que ça devienne la norme, et les féminisations forcées rebuteront de nombreuses personnes tout en n'apportant rien.

De plus, ici nous trouvons étrange de voir humaniser le mot « papier » en le féminisant, par des personnes qui luttent contre les papiers ou contre l'usage répressif qui en est fait.

Vu aussi : la féminisation pour des objets ou des idées. Par exemple :
"Une loi et un décret validé.e.s"              "Une table et un banc déplacé.e.s"

Il nous semble qu'on sort du but de la féminisation des mots, on complique donc inutilement le texte, et l'opposition à cette féminisation sera d'autant plus forte.


 LE GENRE

Ce n'est pas mon genre ce genre de truc, genre assimiler le genre humain à une règle de grammaire. Mais il faut reconnaitre qu'il n'y a pas de mot et que dans un texte qui parle beaucoup de ça il est difficile de s'en passer. Le mot SEXE n'est pas satisfaisant car il a lui aussi plusieurs sens. Il faudrait inventer un mot, mais il semble qu'il est trop tard, et maintenant GENRE a un sens de plus, que mentionneront bientôt les dictionnaires.
L'usage récent et militant est donc : le SEXE est biologique, le GENRE est social.


D'AUTRES DOCUMENTS

http://haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hcefh__guide_pratique_com_sans_stereo-_vf-_2015_11_05.pdf

http://www.egalite.ch/uploads/pdf/langage_epicene_guide.pdf

https://www.oqlf.gouv.qc.ca/formation_epicene/20141121_f_redac_epicene.pdf

https://www.unifr.ch/egalite/assets/files/conseil/langage_epicene_cantonvd.pdf

http://les-volets-jaunes.org/langue-egalitaire


https://iref.uqam.ca/upload/files/Guide_texte_suivi_diffusion_avec_liens_21.pdf

Souvent le choix des mots n'est pas anodin. Ici nous venons de voir le problème du genre, mais il y en a beaucoup d'autres : mots détournés

 
Ce texte est mis à disposition sous un contrat Creative Commons
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/

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