http://www.ouest-france.fr/ofeconomie.asp?idDOC=92423&idCLA=3634 Intermittents du spectacle compréhensifs et soleil aidant Les festivals bretons ont fait le plein Relativement peu perturbés par le mouvement des intermittents du spectacle, les festivals ont poursuivi leur essor à l'Ouest cet été, notamment en Bretagne, où le nombre d'entrées payantes progresse partout. En Bretagne, les festivals d'été ont le vent en poupe : soleil radieux et moindre interférence des actions des intermittents du spectacle permettent aux organisateurs de présenter un bilan flatteur : l'Interceltique de Lorient annonce 120 000 entrées payantes, en progression de 8 % par rapport à la précédente édition. Le festival de la culture bretonne en Cornouaille, à Quimper, a fêté son 80e anniversaire avec 120 000 tickets vendus lui aussi. Et une belle progression de 20 %. Carton plein, également, pour les Vieilles Charrues de Carhaix : 163 000 visiteurs et 6,5 % de fréquentation en plus. Même le Festival du cinéma de Douarnenez, plus confidentiel, pointe 23 000 entrées et une hausse de fréquentation de 27 % pour sa 26e édition, consacrée au Kurdistan. En fait, en dehors des Rendez-vous de l'Erdre, perturbés, ce sont les Tombées de la nuit rennaises et le festival de Sablé-sur-Sarthe qui ont été les seules vraies victimes du mouvement de contestation estival. Non au « gigantisme » Une « spécificité » que Jean-Philippe Quignon, co-président des Vieilles Charrues, attribue à « l'assise populaire » des festivals bretons « montés par des gens du coin ». En outre, les festivals ont bénéficié d'une bonne saison touristique, dans une région moins touchée par la canicule que les autres. Et de l'appui croissant des subventions publiques : en Bretagne, la direction générale de la Culture a subventionné, en 2002, 61 festivals, contre 47 en 1995. Le conseil régional, lui, a doublé le montant de ses aides en quatre ans, pour atteindre 2,6 millions d'euros l'an dernier. Pour Jean-Loup Lecocq, de la direction du développement culturel de la Drac, cette tendance « est liée à la mondialisation, qui se traduit, à la fois, par davantage d'échanges entre les cultures et une affirmation des territoires ». Ce que confirme Thierry Le Nedic, responsable du développement culturel au conseil général du Finistère : « On est passé de programmes surtout traditionnels à des affiches ouvertes aux musiques du monde. » Peut-on encore aller de l'avant ? Pas beaucoup, répondent, en choeur, les organisateurs de festivals les plus anciens, qui refusent le « gigantisme ». Carhaix et ses 8 000 habitants entendent ainsi travailler sur les répercussions économiques du festival sur un Centre-Bretagne en voie de désertification rurale. Notons enfin que la Route du rock, (Saint-Malo), qui a accueilli 3 000 spectateurs de moins que prévu, n'exclut pas de renoncer à son édition 2004 si l'annulation progressive des aides de la mairie se confirmait. |