LE MONDE

Ce matin, devant la DGE, le secrétaire national de la Fédération CGT du Spectacle a dénoncé la manipulation a laquelle s'est livrée une journaliste du Monde, Nicole Vulser. L'article publié dans le Monde daté du 5 août 2003, qui prétend reprendre les propos de Jean Voirin, est, lui aussi, le résultat d'une falsification et d'un troncage des propos tenus. Il est à noter que, depuis le début du conflit des "intermittents", Nicole Vulser a systématiquement dénaturé les propos que nous pouvions lui tenir et a souvent présenté comme vraies des contre-vérité favorables au protocole. Elle a par exemple titré un article sur le fait que grâce à l'intervention de la CFDT, les stars ne toucheraient plus d'Assedic. La vérité est inverse : dans le système actuel, les stars ne peuvent pas toucher d'allocations, et dans le système prévu par le protocole, elles en toucheront, même aprèsla "correction", attribuée par la journaliste à la CFDT, de la "bévue" de la franchise.


FRANCE 2
Après coup : Les Chorégies d'Orange, France 2 et les intermittents
http://acrimed.samizdat.net/article.php3?id_article=1242 (lien mort)

Une lettre étonnante de France Télévisions à ce propos

TF1

Le 20h00 de TF1 est soit dirigé par des incompétents soit par des gens malhonnêtes. A moins que ça ne soit les deux.

Intermittents : Ce qui est faux, et colporté par les médias... REPERTOIRE des MENSONGES au Journal de 20 Heures sur TF1 à propos des professionnels du spectacle (par le collectif Culture en Danger)

- IL EST FAUX de dire que la caisse d'assurance chômage de l'Unédic (1) est Déficitaire

- La caisse d'assurance chômage de l1Unedic n'est pas déficitaire, mais bien

Bénéficiaire.( 37 millions de frs (2)). Cette erreur de calcul est commise chaque jour par les médias parce qu'ils s'efforcent de distinguer les cotisations des intermittents du spectacle de celles des permanents du spectacle, alors que les cotisations de ces derniers sont absolument gérées par la même caisse.

En effet, l'ensemble de la profession du spectacle réunit des professionnels
du spectacle qui sont salariés, soit en permanence, soit par intermittence.

Par exemple, JP. Foucault est un "permanent" du spectacle audiovisuel quand F. Luchini, lui, est un "intermittent" du spectacle vivant. Les cotisations qu'ils versent conjointement à l'Unédic équilibrent donc les indemnités qu'ils percevraient s'ils étaient, on ne le leur souhaite évidemment pas, à la recherche d'un emploi .

Ce fameux "trou" de l'Unédic est donc un mensonge que le gouvernement agite pour nous culpabiliser.

- IL EST FAUX de dire que nous ne travaillons "que 507 heures par an". Nous travaillons toute l'année (60 heures par semaines en moyenne), mais seules 507 heures de

toutes nos heures de travail sont rémunérées. Ces heures payées correspondent à celles que nous passons sur la scène, et non à toutes celles, non-payées, que nous passons hors de scène pour inventer, organiser, répéter, puis vendre nos spectacles.

Nous travaillons donc en permanence, mais nous sommes payés par intermittence.

- IL EST FAUX de dire que les intermittents "ne veulent pas qu'on remette en cause leur statut"

Tous les intermittents du spectacle sont d'accord pour réformer ce statut qu'ils jugent désuet et dont ils souhaitent corriger les évidents défauts.

En 2003, nos syndicats ont proposé au Medef un projet de réforme ("l'accord Fesac") qui valorise le travail, met un terme aux perversions du système, et qui recherche l'harmonie et l'équité entre tous. C'est ce souci d'équité qui seul peut maintenir en France, comme dans nul autre pays, une vie culturelle diverse et de qualité.

- IL EST FAUX de dire que ces nouveaux statuts sont le fruit d'une "longue concertation".

Ils sont le fruit d'un accord signé par le Médef et par trois organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGC) non représentatives de la profession. Si cet accord avait été le fruit d'une concertation avec des syndicats représentatifs (FO, CGT), il aurait été établi sur la base des propositions de "l'accord Fesac" que défendent ces syndicats.

Le Medef n'a pas voulu de cet "accord Fesac" pour trois raisons très concrétes:

- Contrairement au Médef, ces accords ne défendent pas les intéréts des gros

industriels du spectacle (TF1, M6...) qui précisément font fortune grâce à des spectacles de moralité trés douteuse (Loft Story, Qui veut gagner des millions... ). Le Médef, a donc intérêt à ce que le spectacle et le cinéma de qualité meurent et fasse place nette à la seule culture de divertissement dont les artistes, par ailleurs, ne veulent pas nier l'importance.

- Ce sont précisément ces gros industriels (TF1...), qui abusent le plus du système de l'intermittence et qui s'enrichissent sur le dos du contribuable en faisant travailler de façon permanente du personnel audiovisuel trés bien rémunérés (80000f/semaine) qu'ils font déclarer sous le régime de l'intermittence.

- Le véritable objectif du Médef, comme on l'aura compris, n'est pas de combler le pseudo "trou" de l'Unédic, (sinon il aurait accepté l'accord Fesac), mais de précariser les artistes, de les transformer en main d'euvre docile et bon marché, et de neutraliser leurs habituelles réticences envers les modèles de société policière.

Défendre notre statut c'est défendre vos droits à une culture de qualité, à votre droit de parole.

- IL EST FAUX de dire qu'avec ce nouveau projet de loi le statut de "I'intermittence est sauvée".

D'une part l'indemnité journalière fixée auparavant à 31% descend à 19% ce qui signifie la mort de 70% des intermittents. Mais surtout, si l'on étudie dans le détail ces nouveaux accords, on s'apercoit assez vite que par un subtil jeu de calcul rétroactif, le délais imparti pour réaliser ses 507 heures de "plateau" n'est pas comme il l'est prétendu de 10 mois, mais de 8 seulement sans interruption possible. Ce statut aligne donc simplement l'intermittence sur le régime précaire de "I'intérim" et des emplois CDD.

- IL EST FAUX de dire que la grève des professionnels du spectacle "prend le public en otage".

- Ce n'est pas dans la gaieté mais dans la douleur qu'un musicien ou un danseur décide de ne pas jouer ou de ne pas danser devant le public pour qui il s'est longtemps entrainé. Public grâce à qui il peut vivre et partager lui aussi des "instants formidables". Quand un artiste décide de ne pas jouer, c'est lui qu'il "prive" en premier.

- La profession du spectacle est une profession libérale. Nos employeurs sont privés. Par conséquent nos jours de grève ne nous sont pas rémunérés. La plupart des artistes-techniciens qui font grève ces jours-ci ou bien seront licenciés par leur employeur. Ou bien faute d1un nombre suffisant d'heures de plateau perdront définitivement leur statut d'intermittent. Certains ont plus de cinquante ans, sont mariés, ont des enfants.

- IL EST FAUX de dire que le revenu moyen d'un intermittent est souvent "supérieur ou égal au Smic"

De tous les professionnels du spectacle qui travaillent et cotisent, seuls 40% d'entre eux profitent du système d'indemnisation. Parmi eux, 50% d'entre eux vivent en dessous du Smic avec des revenus proches du RMI (3), et leur nombre en France n'est pas de 100 000, comme il a été prétendu, mais de 53 000.

(1) Institution qui gére la caisse d'assurance chômage de tous les professionnels du spectacle et de l'audiovisuel, qu'ils soient permanents, ou intermittents. (2) Chiffres officiels de l'Unédic pour l'année 2001. (3) Chiffres officiels de l'Unédic, 2003