Article trouvé dans Le Bien Public, quotidien qui a le monopole de la presse en Côte d'Or.

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20.10.2003

Les irréductibles

Comment ramener à la simple raison des groupes, généralement minoritaires, qui usent de tous les moyens violents pour légitimer, si l'on ose dire, leur action ? Les pouvoirs publics n'ont toujours pas trouvé la réponse à cette question qui constitue une vraie torture pour la République. Jacques Chirac s'obstine à déclarer que, pour un pays normalement civilisé et plutôt bien éduqué, tous les conflits doivent toujours être résolus par le dialogue, la concertation c'est-à-dire la sagesse. Malheureusement, en dépit d'une bonne volonté qu'il ne cesse de manifester, ceux-là même auxquels il s'adresse ne veulent rien entendre et usent de la violence de plus belle. Partis en guerre, avec l'éclat que l'on sait il y a trois mois pour défendre un système d'indemnisation-chômage unique au monde par sa générosité, les intermittents du spectacle ont encore frappé. Débarquant à presque cent, armés de bâtons, chaussés de tennis, ils ont envahi le studio où se déroulait « Star Academy » une émission populaire de TF1. Bilan : beaucoup de désordres, de dégâts, de saccages et quelques blessés parmi le personnel et les vigiles de la société de production. Quatre de ces casseurs ont été interpellés. Sans doute la police va-t-elle les relâcher ce matin si ce n'est déjà fait, plutôt que de confier cet élargissement à un magistrat de service. Les irréductibles de Corse, nationalistes ou présumés tels, poursuivent leur guérilla terroriste depuis trente ans. Et depuis ces trois décennies, aucun gouvernement n'a réussi à les amener à une table de négociation pour qu'ils exposent leurs revendications. Peut-être ne veulent-ils pas dialoguer avec la République parce qu'ils ne sont sûrs ni du bien-fondé de leur action ni même de leur représentativité. Le même samedi, ils ont fait sauter la résidence secondaire d'un Français du continent dont le seul crime est d'appartenir au plus grand groupe hôtelier français. Ils ont également tenté de détruire un bâtiment administratif, et revendiqué deux attentats larvés sur la Côte d'Azur. Intermittents et nationalistes corses, même combat ? En tout cas, un combat qui risque fort d'avoir pour eux des effets négatifs. L'État, le contribuable subventionne des intermittents du spectacle dont le nombre s'est bizarrement multiplié par deux en quelques années. A la longue, on pourrait revoir le montant de cette manne céleste. Quant aux nationalistes, toute leur action par la terreur ne peut que dissuader les investisseurs de venir participer au développement de la Corse et donner du travail à ses fils.