Marianne, octobre 2003

Tant que les intermittents du spectacle se contentaient de faire annuler le festival d'Avignon ou de pertuber une représentation de l'Opéra de Paris, la justice se tenaient en dehors du conflit. On ne trouble pas l'ordre public en décevant les quelques milliers de spectateurs de Marivaux ou de Mozart. Mais c'est un crime de toucher à "Star Academy". A Avignon, les organisateurs du Festival ont refusé les affrontements, préférant l'annulation à l'intervention des forces de l'ordre. Sur le plateau de "Star Ac", sitôt l'antenne coupée, les vigiles se sont occupé des perturbateurs. Qatre manifestants ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. On déplore, il est vrai, la perte de 2 millions d'euros de recettes publicitaires. Et plus encore: cette fois les intermittents du spectacle se sont vraiment attaqués aux organisateurs du pillage de leur régime d'assurance chômage. Non point TF1, en l'occurence (qui se conduit mieux en la matière que le service public), mais leurs sous-traitants, tel Endemol, producteur de "Star Ac". Même si leurs méthodes sont discutables, les intermittents s'en sont donc pris,, cette fois aux véritables responsables de la faillite des Assedic du spectacle. Et ils n'ont cette fois, causé aucun dommage culturel.

Guy Konopnicki.