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Intermittents : week-end actif

Par Bruno MASI
lundi 22 septembre 2003

Entre les Journées européennes du patrimoine et la représentation pharaonique de Carmen au Stade de France, la capitale avait de quoi occuper les badauds, résignés à affronter files d'attente et comédiens ou techniciens échaudés par trois mois de lutte. Conscients de la menace, la préfecture de police a restreint l'accès à certains sites officiels, tel le ministère de la Culture. Pour Carmen, aucun dispositif n'a été mis en place : un accord entre la direction du stade et la coordination d'Ile-de-France prévoyait la lecture d'un texte en amont de la représentation. Une jeune femme rappela aux 65 000 spectateurs les dangers de l'accord Unedic du 26 juin. Mais le Stade de France peut faire du bruit : la lectrice aura eu du mal à finir, troublée par les huées de tribunes surchauffées. A Poitiers, une quinzaine d'intermittents se sont introduits samedi sur le chantier du futur théâtre où ils ont planté une centaine de croix, dont une pour «l'intermittent inconnu», geste symbolique destiné à «marquer la vingtième édition des Journées du patrimoine». Ils ont été évacués par les forces de l'ordre. A Tulle, une centaine de manifestants (intermittents, spectateurs et organisateurs du festival les Nuits de nacre) ont défilé dimanche pour protester contre la réforme, derrière des joueurs de cornemuse