http://www.leprogres.fr/infosdujour/loire/202767.html Saint-Etienne : la rentrée des intermittents Bien que présents tout l'été, ici et là, au gré de divers festivals mis plus ou moins à mal les intermittents du spectacle de la Loire ont effectué leur rentrée « officielle », hier matin. Sous la forme d'une tentative de rencontre infructueuse avec le préfet. Les trois coups annonçant le retour des intermittents du spectacle sur le devant de la scène ont été donnés lundi soir au cinéma Le Méliès de Saint-Etienne, à l'occasion d'une séance publique où de nombreuses questions n'ont pas manqué de fuser. Pour Roland Bouly (comédien), Jean-François Minjard (musicien) et Yves Bressiant (artiste dramatique), il s'agissait de reparler tout à la fois d'un métier en péril, des annexes 8 et 10 et de création culturelle. « On nous accuse parfois de scier la branche sur laquelle nous sommes assis. Alors que l'arbre est déjà sans doute bien pourri ! La création artistique ne doit pas toujours être liée à l'économie. Enfin, sachez que notre colère est liée à la volonté politique du pouvoir actuel. Avec ce protocole, le Medef est en train de créer un statut qui risque fort d'entraîner la France vers un élitisme de la culture. Mais de quel droit l'art doit-il être rentable ? » Bien décidés à faire entendre leur voix Puis, au nom de la coordination de la Loire, dont ils étaient les représentants, ces derniers annonçaient le lancement d'une série de manifestations en lien avec les Assises, ouvertes sous la conduite de Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture. Hier matin, une soixantaine de représentants de la Coordination des intermittents de la Loire s'étaient donnés rendez-vous place Jean-Jaurès à Saint-Etienne. Objectif : obtenir une rencontre informelle avec Michel Morin, préfet de la Loire. Se retrouvant devant un portail fermé in extremis, ces derniers tentaient alors de négocier par autorités policières interposées. « Plus question pour nous d'être reçus sous la forme d'une petite délégation. En juin et juillet, sans perturber le moindre spectacle ou festival donné, nous avons rencontré divers élus et nous sommes rendus au siège du Medef. Selon le cas, cela s'est plus ou moins bien passé. Jusqu'au concert de Johnny Hallyday où, malgré une forte présence d'intermittents, et quelques promesses, nous n'avons pas pu expliquer clairement notre problème au micro. Aujourd'hui, alors que le mouvement reprend son essor, nous ne voulons plus nous laisser endormir par de pseudo-rencontres en petits comités. et qui ne débouchent que sur de vagues promesses ». Les négociations indirectes entre les animateurs du groupe des intermittents et les responsables de la préfecture aboutissaient sur le coup de midi à cette proposition : quinze membres de la délégation étaient conviés à rencontrer le préfet au premier étage du bâtiment. Insatisfaits, c'est un net refus que votait la majorité des présents. Avec, à la clé, cette promesse : « Nous reviendrons avec d'autres arguments. Car nous estimons que notre combat est non seulement bon, mais vital pour notre société. » ALAIN CIGOLOTTI |