http://www.leprogres.fr/infosdujour/lyonvilleurbanne/205474.html Croix-Rousse : les intermittents renoncent à l'occupation du théâtre Hier soir, le directeur du théâtre a choisi de ne pas présenter sa saison et les intermittents, de ne pas envenimer la situation. Grimpé debout sur une chaise comme aux plus belles heures de mai 68, au milieu du public et devant son théâtre, Philippe Faure a annoncé hier soir qu'il n'y aurait pas de présentation de saison à la Croix-Rousse comme chaque année. Solennel, il a lu un discours au lieu de faire la fête. « L'annulation de cette présentation n'est pas une petite mort, c'est un rebondissement. Ce qui se joue ce soir, c'est notre capacité à se faire confiance ». Il lui aurait été difficile de renouveler avec davantage d'ardeur et moins de rancoeur sa solidarité avec le « recadrage inique » du protocole d'accord sur le régime de l'assurance-chômage des intermittents du spectacle, « de nature à appauvrir le paysage culturel français ». « Ce soir, je n'ai pas réussi à rassembler tout le monde, mais ce n'est pas grave même si c'est très décevant. Il y a des moments où il faut que s'exprime la peur, celle de ne plus vivre de nos métiers du spectacle ». A ses côtés, on notait la présence d'autres directeurs de salles ou institutions lyonnaises (Gilles Chavassieux, Claudia Stavisky, Dominique Delorme, Guy Darmet, etc), le public venu s'abonner ou prendre le « manifeste » (!), titre de la plaquette de la saison 2003-2004, et, bien sûr, des représentants des syndicats d'intermittents qu'il mit en garde en concluant : « A tous ceux qui ont décidé d'occuper le théâtre, je dis ne vous trompez pas d'ennemi ni de méthode, soyons unis ». Deux d'entre eux, Christophe et Emma, lui ont succédé sur la chaise publique. Ils ont exprimé dans le calme, devant un public concentré, leur volonté de chercher des solutions et des réponses, leur souhait de voir comprises leurs conditions de vie et de travail. Ce soir, aura lieu au TNP une nouvelle réunion avec les directeurs de salles afin de « mettre en place une réponse commune ». Ayant appris, d'une part, que le ministre de la Culture avait annulé les consultations qu'il s'apprêtait à engager en région dès lundi, d'autre part, que la mairie leur aurait proposé la galerie des Terreaux comme lieu permanent et garanti un lieu tournant pour leurs assemblées générales, ils ont ensuite décidé de renoncer à l'occupation du théâtre. FRANÇOISE MONNET |