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Le théâtre amateur lyonnais fait école

La pratique du théâtre connaît une expansion certaine ses dernières années à Lyon. La pratique loisirs-amateur n'échappe pas à cette règle même si la distinction avec le professionnalisme est parfois mince. Tour d'horizon côté cours.


Improvisations, mimes, techniques vocales, expression scénique, développement personnel les flyers sur les cours de théâtre prolifèrent à travers la ville et promettent beaucoup. Lyon serait-elle devenue une capitale du théâtre ? Depuis l'arrivée de l'ENSATT (1) en 1997 sur la colline de Saint-Just, on pourrait croire que la capitale des Gaules renoue avec la catharsis antique. L'ancienne école parisienne accueille cette année 12 nouvelles recrues sur près de 650 postulants venus du monde entier. A l'université, la filière « Théâtre » de la faculté Arts du Spectacle de Lyon 2 a admis 108 candidats en première année de licence cette rentrée. Côté pages jaunes, on recense plus de 40 compagnies sur Lyon, et presque autant de lieux qui accueillent des spectacles. Mais avant de franchir le pas de la professionnalisation, le théâtre amateur a la part belle. Si les cours pullulent, c'est que la demande est forte.

L'offre se diversifie
L'éventail des cours proposés s'élargit et tout le monde peut trouver sa voie. Pour les mordus des « Star Ac » et autre star système, un certain nombre d'écoles privées aux noms anglicisants et évocateurs proposent des cours de danse, théâtre, musique et comédies musicales. Ce sont majoritairement de jeunes adultes qui usent de ses formations dans l'espoir de percer ou d'accéder à une formation publique ou reconnue.
D'autres écoles proposent des ateliers plus « classiques ». Ainsi Janine Berdin accueille dans son petit théâtre de poche des enfants, adultes ou adolescents pour les former aux « grands textes » comme elle aime le dire. Professeur principal d'Art Dramatique au conservatoire de Lyon pendant 38 ans, la grande dame a formé plus d'un comédien. Elle a aujourd'hui 30 élèves à temps complet et reconnaît : « Il y a un engouement ces dernières années mais il faut faire attention aux jeunes gens. C'est important que les parents adhèrent aux goûts de l'enfant, mais je veille à ce qu'ils n'arrêtent pas leurs études. »
A côté de ses écoles qui se sont largement fait un nom, une multitude de cours, ateliers et stages sont organisées dans les M.J.C, centres et associations culturels, lycées

A la recherche de soi
Enfin, d'autres cours à des prix plus attractifs animés par des amateurs ou des professionnels proposent des ateliers et stages.
Dans l'ensemble, l'enseignement du théâtre enregistre une nette progression ces dernières années. La faute à Georges Alain ou autres Jean-Pascal ? Les pratiquants parlent plus simplement d'une recherche de soi, d'une quête d'identité (lire notre interview ci-contre). Le corps est l'outil du comédien et le maîtriser est moins aisé qu'il n'y semble. « Parfois des gens me disent qu'ils veulent faire du théâtre parce qu'ils sont timides confie Janine Berdin, mais je ne veux pas devenir un thérapeute, je ne le suis pas. J'ai une approche des gens. Au fil des cours, les gens changent. Une de mes élèves m'a dit un jour : « Vous m'avez fait comprendre ce que j'étais », et c'est cela qui est important ».
Pas évident de trouver chaussure à son pied du premier coup parmi l'étendue de l'offre, c'est pourquoi certains cours proposent une période d'essai gratuite qu'il ne faut pas hésiter à utiliser pour trouver l'approche qui convient le mieux à sa sensibilité.
FRÉDÉRIQUE SEIGLE

(1) E.N.S.A.T.T : École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, anciennement Théâtre de la rue Blanche à Paris.
Petit Théâtre de Poche de Janine Berdin, 17/19, rue Juiverie, Lyon 5e, 04 78 45 11 78 ou 04 18 28 99 94
Sites internet : www.rocklineopera.com, http://terrescenes.free.fr, www.courstheatre.com




La concurrence est rude

Si certaines écoles se sont faites un nom au fil des ans, les nouveaux cours poussent comme des champignons à travers la ville, et particulièrement dans le centre-ville. Certains survivent quelques années, d'autres jouent la carte commerciale en charmant sa clientèle à coup d'encarts publicitaires glorieux.
La concurrence entre les différents ateliers existent et les places au soleil sont chères. Un comédien confiait sur ce sujet : «Certains n'hésitent pas à enlever les flyers des autres cours pour les remplacer par les leurs.» Une démarche particulière, économique en tous les cas, sans foi, ni loi.