http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3246--332283-,00.html La Rue de Valois lance des consultations en vue d'assises nationales LE MONDE | 01.09.03 | 12h59 Le 4 septembre, jour de la grève nationale lancée par la CGT et les coordinations, une réunion exceptionnelle du Conseil natio- nal des professions du spectacle (CNPS) se tiendra au ministère de la culture et de la communication. Elle tentera de dénouer la crise provoquée par la réforme du régime d'indemnisation des intermittents, qui, selon la CGT, exclura du système actuel 35 % des 100 000 allocataires. Mais au-delà, chacun s'accorde à reconnaître la nécessité de donner, enfin, un statut au travail artistique. Le Conseil national des professions du spectacle est une instance consultative créée en 1993, alors que Jack Lang était ministre de la culture, afin de régler - déjà - le problème du statut des intermittents. Ce conseil comprend à la fois des représentants des salariés et des employeurs. Jean Voirin, secrétaire général de la Fédération des syndicats CGT-Spectacle, et David Kessler, directeur général du Centre national du cinéma, y côtoient des personnalités politiques comme Gérard Longuet (UMP), président de l'Association des régions de France, ou Daniel Hoeffel (UMP), qui représente l'Association des maires de France. UN GUICHET UNIQUE La réunion du 4 septembre abordera notamment la question de la lutte contre "la fraude et le travail illégal", notamment par le recoupement des fichiers sociaux et l'ouverture d'un guichet unique pour les intermittents, qu'ils travaillent dans le cinéma, la télévision ou le spectacle vivant. Une commission "sur l'emploi dans le spectacle"devrait en outre être mise en place au sein du CNPS. La réunion du 4 septembre a aussi pour vocation de préparer "un débat national sur les politi-ques publiques du spectacle vivant". "Nous allons lancer des actions, de concert avec les préfets, dans une dizaine de régions", explique François Brouat, chargé des questions professionnelles à la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles vivants (DMDTS). "Ces rencontres devront déboucher à la fin de l'année, au plus tard en janvier 2004, sur des assises nationales organisées à l'initiative du ministère de la culture." La première de ces rencontres, qui devait avoir lieu le 5 septembre dans le Nord-Pas-de-Calais, vient d'être annulée. "La réflexion est encore en cours et le calendrier n'est pas arrêté, note Sylvie Hubac, qui est à la tête de la DMDTS. Le ministre de la culture a décidé d'être, aussi souvent qu'il le pourra, très présent dans les débats en région." Et Sylvie Hubac de reprendre : "Il est clair, et ce n'est pas un sim-ple glissement sémantique, qu'il faut envisager la situation en termes d'emploi artistique et pas seulement du point de vue de l'assurance- chômage. Qu'est-ce qu'un emploi artistique ? Comment se finance-t-il ? Qui prend en charge le temps de réflexion, de répétition ? C'est une occasion de voir en face en quoi consistent les spécificités de la réa-lité du travail artistique." Ce projet avait été énoncé par le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, dans une lettre envoyée, le 6 août, aux préfets. "Partant de la question centrale de l'emploi culturel dans le spectacle vivant et la musique, ce débat aura vocation à aborder les thèmes généraux de la production et de la diffusion des créations et du rôle des institutions publiques. Ses résultats permettront de mettre en place un système d'aide à la création culturelle, notamment en faveur des jeunes artistes, ainsi qu'une loi d'orientation pour le spectacle." Le ministre de la culture, Jean- Jacques Aillagon, ne souhaite pas s'exprimer avant la réunion du 4 septembre, qui s'annonce d'ores et déjà difficile. Dominique Frétard • ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 02.09.03 |