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INTERMITTENTS DU SPECTACLE. -- Réunis en forum, ils ont exprimé leur volonté d'être présents à l'ouverture de la saison à l'Odyssée à Périgueux et à l'Agora de Boulazac

La rentrée en ligne de mire
Chantal Gibert

« Cette rentrée ne sera pas comme les autres. Plus rien, ne sera comme avant », déclarent les membres du Collectif des Artistes et Techniciens de la Dordogne. Dans cette perspective, ils organisent des forums « public solidaire » à travers le département. Après Bergerac, où il est venu peu de monde, lundi, mardi à la Bourse du Travail de Périgueux il y avait une bonne assistance : quelque 150 personnes, artistes, habitués des centres culturels, essentiellement (1). Les animateurs, parmi lesquels Gilles Ruard, Claude-Danielle Morlet, Jean-Marie Champion, Thierry Lefeuver... ont replacé le mouvement dans son contexte national : la demande « d'abrogation de l'agrément de l'accord relatif à leur régime d'assurance chômage ».
Ils ont mis l'accent sur ses conséquences sur la vie culturelle en Dordogne, où l'on recense 370 intermittents. « Si le protocole est maintenu, 20 à 50 % disparaîtront dans les deux années à venir ». Et de rappeler : « On est dans l'urgence. Le régime s'appliquera le 1e janvier 2004. Qu'est-ce qu'on peut faire ensemble ? ».
Une manifestation aura lieu samedi à 16 heures à Périgueux, pour l'inauguration du musée gallo-romain, Vesunna, où l'on attend Jean-Jacques Aillagon, ministre de la culture.


« Changer de stratégie ». Le point central du débat résidait dans la rentrée de centres culturels : les 2 et 3 octobre à l'Odyssée de Périgueux, le 7 à l'Agora de Boulazac.
« Nous avons rencontré Chantal Achilli. Les responsables de l'Odyssée nous ont répondu que la saison ouvrirait normalement. Frédéric Durnerin, directeur de l'Agora, nous a proposé de prendre la parole comme cela s'est fait au festival de Sarlat. Mais il ne suffit plus d'aller sur les lieux pour expliquer. Il faut qu'on change de stratégie », ont expliqué les intermittents.
Que faire ? « Aller dans les salles et empêcher l'ouverture de lasaison », a proposé un artiste. Cette voie radicale n'a trouvé qu'un écho limité. « Il faut aller au devant du public »....« Entre le fait de saboter et la simple explication, n'y aurait-il pas un espace qui puisse faire bouger les choses ? », demandait Gilles Ruard.
Aucune décision n'a été prise mardi soir. Mais des idées ont été lancées. A la fois d'actions spectaculaires et d'information en profondeur. « S'habiller de noir et se coucher par terre dans les centres culturels »; contacter aussi le Réservoir; informer le public dans les quartiers, « aller à la sortie de Leclerc »; monter un spectacle itinérant et explicatif...
Les membres du collectif se réuniront à nouveau et prendront leurs décisions dans les jours qui viennent.
(1) Dans l'assistance peu d'élus : Dany Yssorche, conseillère municipale d'opposition à Périgueux, Jean-Paul Salon, conseiller régional (PC). Et comme responsables culturels, Georges Gautron, directeur de services culturels du Département, Marie-Jean Vian, directrice de l'Association départementale de développement culturel.