http://www.laprovence-presse.fr/editorial/articleEssentiel.php?ID=12916 Aillagon reste ferme face aux intermittents Manifestation à Paris, refus d’un moratoire sur la réforme par le ministre : la radicalisation continue. Les artistes se retrouveront à Marseille en octobre A Marseille, les intermittents du spectacle ont repris leurs habitudes de juillet en venant pousser ensemble leur cri de colère devant la mairie, hier à 19h. D’autres sont à prévoir dans les semaines à venir... - Photo Karine VILLALONGA Voilà une rentrée bien mal engagée entre le ministre de la Culture et les intermittents du spectacle. Hier, tandis que Jean-Jacques Aillagon présidait à Paris le Conseil national des professions du spectacle (qui regroupe les pouvoirs publics, les employeurs et les salariés), la culture était à nouveau dans la rue. Après un mois de juillet marqué par l’annulation de festivals majeurs et un mois d’août plus "calme", il s’agit toujours, pour les professionnels du spectacle, de s’opposer au nouveau régime d’indemnisation décidé le 26 juin par certains partenaires sociaux mais refusé par la CGT et FO. Une réforme entérinée le 7 août par le ministre des Affaires sociales François Fillon. A Paris, plusieurs milliers de personnes ont manifesté entre le siège du Medef et le ministère de la Culture. Dans d’autres grandes villes de France, les manifestations et les actions les plus diverses se sont succédé : occupation de théâtre à Limoges, du siège local du Medef à Perpignan ou défilé dit "de droite" avec faux champagne et tenues de soirée à Bordeaux. Radicalisation A Marseille, les artistes et techniciens du spectacle ont opté pour une intervention plus visuelle en taguant des slogans en blanc sur les façades de plusieurs lieux de culture : les théâtres de la Criée, du Gymnase et Toursky, Espace Culture sur la Canebière ou la Friche de la Belle de Mai. En fin d’après-midi, ils se retrouvaient devant la mairie pour pousser un cri de colère massif. A l’issue de la réunion du CNPS, Jean-Jacques Aillagon laissait peu d’espoir, affirmant que "le gouvernement ne va pas revenir sur sa décision" de réformer le régime d'indemnisation des intermittents. Il a exclu l'éventualité d'un moratoire sur la réforme, préalable demandé par la CGT du spectacle et le Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles) pour leur participation à des assises nationales du spectacle. Le ministre a annoncé que celles-ci se tiendraient quand même "au début de l'année prochaine". "L'attitude du gouvernement est irréversible, ajoutait-il. L'accord a été agréé, les signataires y sont attachés. J'ai déjà obtenu ce moratoire en obtenant que l'accord (sur la refonte du régime), qui devait être appliqué à partir du mois d'octobre 2003, entre en vigueur à partir du 1er janvier 2004". Déterminés, comment les intermittents vont-ils gérer la suite du mouvement ? Les saisons ne débutent que dans quinze jours, Toursky et Gymnase ouvrant à Marseille le 23. Les artistes pourraient empêcher que les spectacles aient lieu, comme cet été. Quelle sera l’attitude des directeurs de salles ? Et le comportement du public si les annulations recommencent ? Les collectifs d’intermittents ont en tout cas choisi Marseille pour se retrouver, du 9 au 11 octobre, afin d’organiser la mobilisation. Patrick MERLE |