http://www.leprogres.fr/infosdujour/rhone/205089.html Théâtre de la Croix-Rousse : coup de force annoncé des intermittents Après la présentation de sa saison par Philippe Faure, les intermittents ont décidé d'occuper le théâtre. Les directeurs des autres salles sont consternés. «On est en plein délire ! », s'écrie Philippe Faure, directeur du théâtre de la Croix-Rousse. L'assemblée générale des intermittents lyonnais a voté, samedi, une décision relative aux présentations de saison au public, qui comporte quatre injonctions : que soit tenu un débat sur la situation des intermittents, que les directeurs prennent « clairement et publiquement » position, que les compagnies parlent des conditions financières et sociales de production de leurs spectacles. Accessoirement, un « appel à la solidarité financière » sera lancé, une quête en somme. Destinataire direct de ces diktats, Philippe Faure, qui avait prévu ce soir devant son théâtre de faire une fête à la hauteur de son soutien à la création artistique, dont une distribution de banderoles au public. Hier après-midi, il a appris que le collectif appelait ses membres à venir avec sandwiches et sacs de couchage, aux fins d'occuper le théâtre, et ce pour une durée indéterminée. « En quoi occuper le théâtre de la Croix-Rousse va faire changer Raffarin ? Faut qu'on m'explique ! », déplorait-il hier soir. Les directeurs de salle étaient pourtant sortis rassurés d'une réunion qui s'était tenue vendredi à la Maison de la Danse, avec des représentants d'intermittents et leurs collègues venus de toute la région. « Il m'a semblé qu'il y avait eu un vrai dialogue, un désir réciproque de ne pas voir la situation s'envenimer, nous avions mis en place un calendrier de réunions », évoque Guy Darmet, directeur de la Maison de la Danse. « Je constate hélas que les représentants des intermittents sont dépassés par leur base ». « La méthode est bien connue. On décourage la majorité silencieuse et on reste entre soi pour prendre les décisions les plus radicales » renchérit Patrick Penot, administrateur général des Célestins. Tous les directeurs manifesteront ce soir leur soutien non seulement à leur collègue Faure, mais aussi à l'art, au travail artistique, et au travail tout court. « Nous refusons le suicide collectif », affirme Guy Darmet. « Moi j'ai toujours fait confiance aux artistes, et là ils me commandent, alors que mes patrons, c'est l'Etat, la ville, la région, ce sont mes 6500 abonnés qui me font confiance ! » se désole le directeur du théâtre de la Croix-Rousse. Ce soir place Joannès-Ambre, la fête risque de ne pas être bien galante. FRANÇOISE MONNET |