Lettre ouverte aux membres du gouvernement
À BAS LA CULTURE ! À BAS LA DÉMOCRATIE !
Malgré les
multiples signaux d'alarme d’une profession inquiète et
indignée par
les coups portés à la culture en France, malgré
les mises en garde
nombreuses et sans équivoque, malgré la demande unanime
d'un débat de
fond associant les interlocuteurs représentatifs des
métiers du
spectacle vivant, un protocole d'accord mettant à genoux nos
métiers
est signé le 26 juin 2003 par des partenaires sociaux ignorant
tout de
la réalité du spectacle vivant, en particulier par des
syndicats
minoritaires et non représentatifs de ce secteur : À
BAS LA CULTURE !
Or, entre la signature de cet accord et son
agrément
par le gouvernement, quelques « partenaires
sociaux »
(comprenez : le
MEDEF et la CFDT) se sont réunis en catimini pour «
réécrire » certains
points particulièrement inapplicables de ce texte, sans rien
changer
sur le fond. C’est donc un faux en écritures que notre
gouvernement
a agréé. Les coordinations d’intermittents et les
syndicats qui les
représentent ont alors entamé une procédure
auprès du Tribunal de
Grande Instance de Paris pour annuler ce protocole, en
dénonçant les
malversations du MEDEF et de la CFDT. Détail terrible : c’est l’avocat
de la
CFDT qui, le 5 novembre,
s’est
adressé par courrier au
Président du TGI pour lui dire « que les parties
aux
accords litigieux ont décidé de rouvrir la
négociation » des Annexes 8 et 10. Il
reconnaît
donc les faits, tout en précisant qu’une première
réunion « à
laquelle toutes les organisations syndicales sont d’ores et
déjà
convoquées aura lieu au siège de l’UNEDIC le jeudi 13
novembre 2003 ». Et de conclure que « dans
ces
conditions mes clients se demandent si le contentieux actuel a encore
un objet ». Le Tribunal s’est donc déclaré
incompétent. Ce qui signifie que, dans les jours qui
viennent, le
MEDEF et un syndicat minoritaire vont, au mépris des
règles
démocratiques, réécrire à la sauvette un
protocole illégal, décrié par
toute une profession. Et se passer de l’agrément du
gouvernement : À
BAS LA DÉMOCRATIE ! La fête continue ! Après
avoir été pris la main dans
le sac, le tandem MEDEF/CFDT persiste et signe, en voulant faire
avaliser les mêmes textes dans une pseudo-négociation qui
serait
bouclée en une seule séance. Pourtant, depuis maintenant
près de cinq
mois, nos professions ont unanimement rejeté cet accord et fait
la
démonstration que d’autres propositions existent pour
réformer le
système actuel. Le Ministre de la Culture lui-même
déclare depuis
plusieurs mois qu’il y a lieu de revoir ce protocole d’accord. Sous
l’effet de nos recours juridiques, l’occasion se présente
d’engager dès
aujourd’hui des négociations dignes de ce nom. Chaque jour voit
grossir
le nombre des soutiens apportés à notre mouvement par les
citoyens, les
acteurs et responsables culturels, les élus, les conseils
municipaux,
généraux et régionaux. Le Gouvernement doit enfin
prendre ses
responsabilités. Nous appelons les membres du gouvernement,
représentants des citoyens et garants des règles de la
démocratie, à
refuser cette parodie de dialogue social. Un vrai débat sur la
culture
dans notre pays, réunissant enfin tous les acteurs
concernés, est
aujourd’hui possible. NE PASSEZ PAS À COTÉ DE LA
CULTURE, NE PASSEZ PAS À COTÉ DE LA
DÉMOCRATIE. Le Conseil Interprofessionnel du Spectacle
Vivant de Service Public en Rhône-Alpes : le collectif
culture Grenoble - la coordination lyonnaise des professionnels du
spectacle en lutte - la coordination des professionnels du spectacle
Drôme Ardèche - la table ronde des professionnels du
spectacle
Savoie/Haute-Savoie - la coordination des professionnels du spectacle
de Loire - le groupe des 20 théâtres de ville en
Rhône-Alpes - le
regroupement des compagnies de spectacle vivant en Rhône-Alpes -
la
section régionale du syndicat français des artistes (SFA)
- le SFA Lyon
- la section régionale du SYMPTAC - la représentation
régionale du
SYNDEAC - le syndicat des artistes musiciens professionnels de Lyon -
le SYNAVI. |