APPEL
À SIGNATURE
Le
ministre Jean-Jacques Aillagon parlait d’ « avancées
considérables » pour défendre la réforme
du 26 juin. La première démonstration de ces « avancées
considérables », nous la trouvons dans la lettre
de Delphine, 32 ans, caméraman, enceinte...
Femmes
intermittentes pénalisées.
Je
suis une intermittente du spectacle, j'ai 32 ans, SVP lisez-moi
jusqu'au bout... ceci n'est pas une revendication mais un état
des lieux, un appel au secours !
Je
suis enceinte de 7 mois. J'exerce la profession de caméraman
sur le terrain à « la pige », c'est à
dire avec des contrats à la journée. Bien évidemment,
depuis plusieurs mois il m'est difficile de travailler régulièrement,
la caméra pesant plus de 12 kg.
Aussi, je n'ai
pas
réussi à faire mes heures avant mon congé
maternité, alors que jusqu'à présent cela ne m'a
jamais posé de problèmes ! Employer une femme
caméraman c'est déjà difficile mais, enceinte...
alors là c'est une illusion !
Avant
la nouvelle loi sur les intermittents, il existait une réglementation
qui comptabilisait 5h de travail par jour, durant toute la durée
du congé maternité. Ce système permettait aux
femmes enceintes de faire un enfant sans être pénalisé
par leur inactivité forcée et de bénéficier
de leur droit au chômage à la fin de leur période
d'arrêt.
Là,
terminé... je sors des assedics où je viens de
m'entendre dire qu'a la fin de mon congé en juin 2004, je ne
toucherai rien !
Avec les anciennes dispositions des annexes
VIII et X, il n'était pas nécessaire d'être sous
contrat de travail le jour du début du congé maternité.
Avec
le nouveau protocole il faut être sous contrat ce jour
là.
Explication : comme d'autres dans le nouveau
protocole, cette disposition vise à aligner les annexes VIII
et X sur le régime général.
Or
dans le régime général la norme majoritaire est
le CDI, où le professionnel qui travaille est nécessairement
sous contrat lorsqu'il commence son congé. Les intérimaires
sont déjà défavorisés, mais les contrats
CDD courent en général sur plusieurs mois, ce qui
permet encore d'ajuster une fin de contrat à un début
de congé maternité.
Dans
le régime intermittent, les contrats courent pour l'essentiel
sur quelques jours quand ce n'est pas sur une seule journée.
Plus rares sont les engagements pour un ou plusieurs mois. Il s'agit
principalement dans ce cas de spectacle vivant. Or une comédienne,
une caméraman ou une danseuse enceinte deviendront incapables
de trouver un engagement plusieurs mois avant le début de leur
congé, contre-indications physiques obligent.
Après
5 mois de non-activité ou presque, il faudra relancer la
machine, ce qui est très difficile car les boîtes de
production ou télévisions n'attendent pas mon retour,
des pigistes il y en a des milliers...
Je
me retrouve dans une situation plus que délicate, sachant que
juillet et août sont des périodes d'inactivité en
télévision (beaucoup de rediffusions), avec des charges
énormes, 2 enfants, un loyer à payer et un retour
progressif sur le marché du travail... ça prend du
temps de relancer les habitudes même si cela fait 10 ans que
j'exerce cette profession.
Il
y a visiblement un déséquilibre énorme au niveau
des droits lorsqu'on est une femme si l'on désire faire des
enfants... la famille est une priorité pour le gouvernement ?
je ne comprends plus !
Il
faut choisir : ou bosser et ne pas faire d'enfants ou en faire
mais crever la dalle !
Je
ne comprends pas cette attitude sexiste et je tenais à vous en
informer... je souhaite par ce courrier vous faire-part de cette
injustice... merci de m'avoir lue jusqu'au bout.
Delphine
n’est pas seule, plus de trente autres
femmes – moins d’un mois après la mise en application du
nouveau protocole – sont dans cette situation inique.
Réagissez.
Merci d'ajouter votre signature à cette pétition (voir
modalités ; ne pas répondre au mail).
Celle
ci sera portée à l’Assemblée Nationale par une
délégation comprenant ces femmes et toutes les
organisations de professionnels intermittents.
Nous,
auteurs, comédiens, metteurs en scène, réalisateurs,
techniciens, artistes, ouvriers, ... du cinéma de
l’audio-visuel et du spectacle vivant, refusons le fait accompli et
demandons aux parlementaires, élus du peuple, d’exiger du
gouvernement et des partenaires sociaux l’ouverture de négociations
afin de parvenir enfin à la mise en place d’une digne
réforme des annexes 8 & 10 de l’assurance-chômage.
Modalités
de signature
Par
Internet cliquez sur ce lien :
http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=833
(s'il
ne s'active pas copiez/collez le dans la barre adresse de votre
navigateur)
Par
fax : imprimez et signez, SRF 01 44 89 99 60
Par
courrier :
Pétition
« Femmes Intermittentes »,
Société
des Réalisateurs de films,
14,
r Alexandre Parodi 75010 PARIS
Premiers
signataires : Pascal THOMAS, Dominique CABRERA, Olivier PY, Luc
LECLERC du SABLON, Bénédicte BRUNET, Patrick BORIES,
David BEAULIEU.
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