Une idée LIP! pour les
intermittents
Bonjour, les intermittents se retrouvent aujourd’hui aux
avant-postes de la lutte. Ils doivent affronter une question
difficile, que les enseignants ont d’ailleurs vécue au moment de
faire ou pas la grève du bac :
1 / Comment faire pression efficacement sur les pouvoirs publics ? 2 /
...Sans s’aliéner le soutien du public ? 3/ ...Et sans se tirer une
balle économique dans le pied ?
Pour répondre simultanément à ces trois exigences difficilement
conciliables, on peut se souvenir d’une piste ouverte il y a 30
ans par les ouvriers des usines d’horlogerie de LIP à
Besançon, contemporains des premières années Larzac, qui avaient
occupé leur usine, fabriqué et vendu eux-mêmes leurs montres, en
se payant en liquide sous l’oeil ébahi de la France entière.
Aujourd’hui comme à LIP, les intermittents pourraient
éventuellement maintenir les programmations artistiques et se
salarier en autogestion, tout en brisant radicalement toute la
machinerie institutionnelle culturelle...
1 / ‘’Abolir’’ la billetterie et la supprimer par des tarifs libres
ou conseillés, payés en liquide, au choix du public, et continuer
donc à jouer, ce qui est la base éthique et anthropologique de
l’artiste.
2 / Se payer en direct et en liquide, de façon transparente et
égalitaire, ce qui permettra de passer l’hiver sans mourir de faim.
3 / Tant que la réforme MEDEF n’a pas été définitivement retirée,
faire la grève intégrale de tous les prélèvements obligatoires
nécessaires à la manutention de la gigantesque bureaucratie
culturelle et étatique (TVA, SACEM, taxes locales, et bien
entendu charges sociales ASSEDIC, etc.) Ceci devrait : -
alléger considérablement le coût des spectacles ; - créer immédiatement
un énorme ‘’court-circuit’’ financier, qui mettra hors d’état de
nuire l’immense machinerie
prélèvements/redistributions-subventions, souvent absurde ; - créer une
crise de solvabilité d’institutions dont le coût de gestion est
exorbitant, ce qui les amènera forcément à se poser des questions
et à se positionner dans le conflit.
(Bien entendu, ce troisième point, la grève des prélèvements,
suppose une désobéissance civile qui ne peut réussir que si elle
portée largement. Mais elle a pour avantage de rendre viable la
pérennité économique et politique de la lutte. Raffarin et
Seillière se fatigueront avant nous !).
Si vous pensez que cette méthode LIP! en 3 points mérite d’être
discutée (et affinée), repostez-là dans les milieux concernés
pour qu’on en discute tous ensemble.
amicalement, Luc Douillard (enseignant, et animateur
d’association culturelle à Nantes)
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