Ce 19 novembre 2003 à Besançon, la population a pu assister aux opérations de destruction des systèmes de protections sociales du système néo-libéral prônées par le gouvernement RAFFARIN et de son commanditaire le baron E-A-S (Échevin-Anti-Social).

Opération : "ATTAQUE AU GAZ RAFFARIN". Mise en scène : intermittents du spectacle. Acteurs : intermittents ainsi que des militants et sympathisants d'AARRG, d'AC ! essentiellement. Nous étions une bonne soixantaine.

Mode d'emploi : 15 H : Un hôpital de campagne délimité par des cordons sanitaires (avec force de personnel médical, force de police et militaire factice en costume), dressé sur la Place principale du centre ville. Hôpital destiné a accueillir les victimes d'une attaque au gaz RAFFARIN ayant eu lieu près du siége de l'UMP (Union du Mouvement pour la Précarité) distante de quelques centaines de mètres (200). Symbolique de l'attaque : quelques fumigènes près de l'UMP locale, qui a déclenché les sirènes hurlantes de quelques mégaphones. Dans le même temps, les hospitaliers du centre ville ont secouru les victimes du Raffarinisme et du Sarkozisme aiguë avec brancards, fauteuils roulants pour les ré acheminer vers l'hôpital de campagne pour divers soins. Je passe les détails.

L'opération a durée un peu plus d'une heure. La communication sur cette action est bien relayée par la presse locale : présent FR3, l'Est Républicain (article ci dessous), France Bleue ainsi que notre partenaire (nous pouvons le dire maintenant) Radio Bip.

Cette action qui a eu le mérite, de provoquer des discussions avec la population bisontine interloquée, a été suivi par une "manifestation" silencieuse symbolique en direction d'une autre place distante d'environ 150 mètres. Les manifestants portant une trentaine de panneaux portant les slogans suivants, bien entendu libre de droits :-) :

Avec AIR MEDEF et UNEDIC TOUR : Charters vers la précarité (pas de réservation, il y a de la place pour tout le monde).

Pour une retraite complète : RMA = 80 ans Salarié = 40 ans Ministres = 3 mois

Pour vivre vieux, travaillons plus. Pour vivre plus, travaillons vieux.

UMP = Union pour un Mouvement Précaire.

MEDEF et leurs complices : Ils nous devront plus que la retraite.

20000 lieux sous le Medef 2004 : À la découverte d'un nouveau monde

À l'affiche, le nouveau film du gouvernement : Les tontons flingueurs

LES RMAstes ARRIVENT ! Précarité en hausse = pression en hausse sur les salariés

SOLDES D'HIVER : Éducation Nationale. bradée Sécurité sociale. bradée Culture. bradée Retraites. liquidées

Etc.. À 16 h 30 à l'appel de AARRG, AC !, ATTAC, CNT, FSU, G10 Solidaires, Coordination des intermittents du spectacle vivant et de l'audiovisuel, a eu lieu un rassemblement réunissant plus d'une centaine de personnes. Diffusion de 700 tracts (dispo sur notre site local). Notre message passe bien. Très peu de "contestataires".

Article de l'Est Républicain du 20/11/03

LE HAPPENING DES INTERMITTENTS

Les artistes en lutte ont improvisé, hier place Saint-Pierre, le spectacle d'une catastrophe sanitaire provoquée par une attaque au "gaz raffarin". Violemment drôle et radicalement critique.

 Les professionnels du spectacle avaient espéré la renégociation de la réforme de leur régime d'indemnisation chômage. À leur grand dam, elle a été entérinée sans débat lors d'une nouvelle séance de signature, jeudi 13 novembre, au siège de l'UNEDIC.

Pour montrer leur désarroi et leur colère, des comédiens ont joué, hier après-midi place du 8-Septembre, le spectacle improvisé d'une catastrophe sanitaire causée par une attaque au."gaz raffarin"! Une critique radicale présentant la communication politique comme de la propagande servie par une télévision préférant l'émotion à l'information.

Fumigènes et sono rauque sont de la partie. Sur une scène délimitée d'un ruban rouge et blanc derrière lequel des centaines de spectateurs se sont massés, des brancardiers conduisent des victimes aux urgences. Une caméra de Mc one (MC pour maxima cloaqua) est là. "Comment agit la maladie ?", demande le porte micro. "Si vous regardez TF1.", commence le médecin. "Coupez, on fait de la télé !", rétorque le reporter.

"MONTREZ VOS LARMES"

"Ils nous cassent les pieds", lâche une dame âgée qui fait la moue. "Ils sont trop drôles", dit en écho une lycéenne à ses copines. Le reporter ne se démonte pas : "Mademoiselle la victime, parlez dans le micro, quelle maladie avez-vous ?" "Le sarkozisme aigu!". Il la coupe. Plus loin : "S'il vous plaît, madame, montrez vos larmes, nos téléspectateurs seront sensibles", et faisant face à la caméra : "voyez, l'émotion est au rendez-vous, la télé est au cour de l'événement".

La parodie est énorme, les passants devenus public, sont hilares. Les comédiens ont revêtu des blouses blanches ou des tenues de commando, des combinaisons jaunes et des masques à gaz. Comment guérit-on de cette affection qui fait retomber en enfance et sucer son pouce? "En retrouvant les sens", explique une malade prise en charge. Une infirmière passe dans la foule, une fleur à la main : "Sentez la fleur, retrouvez les gestes simples!"

Quelques militants d'AC! surgissent avec des calicots où l'UMP est "l'union pour un mouvement précaire". Son porte parole est alpagué par le reporter de MC1 : "Ce gouvernement casse tout, il faut redonner la parole aux citoyens." "Coupez, à vous les studios!", hurle l'homme au micro.

"ACHARNEMENT"

Le happening terminé, les acteurs distribuent un tract grave qui dit notamment : "L'Etat n'exerce plus une protection contre les menaces pesant sur l'intérêt général(.). Ni les artistes et les techniciens, ni les chercheurs, les enseignants, les infirmières, les futurs retraités, les architectes, les médecins urgentistes, les archéologues, les sans papiers, les victimes des licenciements massifs, les cheminots, les routiers, les postiers, les demandeurs d'asile, les chômeurs. n'ont été entendus ou même pris en compte". Moins d'une heure plus tard, ils se retrouvent place Pasteur avec plusieurs dizaines de militants (AARRG, AC!, ATTAC, FSU, CNT, G10-Solidaires) pour dénoncer "l'acharnement antipopulaire dont ce gouvernement et son commanditaire, le Medef, font preuve". Aucun incident n'est à signaler.

Daniel BORDUR