Aubusson,




FORUM SOCIAL DU 15 AU 19 SEPTEMBRE 2003



NOTES DE SYNTHESE DU GOUVERNEMENT IMAGINAIRE



L’OMC / COURU D’AVANCE OU PAS



Le peuple s’est réuni, a discuté et constaté :



Etant donné :


Qu’une mondialisation seulement basée sur le commerce, de laquelle découle un appauvrissement du plus grand nombre pour l’enrichissement de quelques-uns est indigne.


Que le protectionnisme exercé par les pays les plus puissants qui leur permet d’accroître leur puissance et d’exercer leur pouvoir sur les plus faibles l’est tout autant.


Que les nombreux champs d’application entrant dans le cadre de l’OMC tels que l’Accord sur la Proprieté Intellectuelle (API) ou l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) ne devraient en aucun cas être l’objet d’une quelconque marchandisation, les droits fondamentaux des citoyens se trouvant bafoués par les marchands.


Que les gouvernements ne devraient pas avoir à se plier à cette dictature économique, sans en tout cas en dénoncer les disfonctionnements.


Que dénoncer des accords est aujourd’hui l’objet d’énormes sanctions financières.



Il appartient au gouvernement de tout mettre en œuvre pour


Que l’OMC abandonne la vision mercantile qu’elle a du monde pour une vision humaniste.


Que l’OMC réduise ses champs d’application aux seuls secteurs marchands et renonce au commerce des services.


Remettre en cause la légitimité de l’ORD (organe de contrôle de l’OMC) et demander à l’OMC de garantir aux états leur souveraineté.


Imposer à l’OMC la plus grande transparence dans ses tractations.


Conduire l’OMC à nous soumettre son bilan, comme prévu dans le traité.


Garantir aux citoyens leurs droits élémentaires.


Ne pas ouvrir ses services publics aux marchés privés mondiaux.


Organiser des débats nationaux autour de ses tractations.






LES MEDIA/ MIROIRS DEFORMANTS



Le peuple s’est réuni, a discuté et constaté :



Etant donné :


Que les médias font partie d’un ensemble économique complet et complexe ou commerce et rentabilité sont une donnée essentielle et que le prix de vente des journaux ne correspond pas aux coûts de production


Que le contrôle économique s’est substitué au contrôle politique. Et que l’autocensure due au conformisme « larvé » a remplacée la censure politique


Que les journaux sont souvent la propriété des gros industriels, ce qui est un moyen de faire passer des messages forts auprès de l’opinion (critique des mouvements sociaux par exemple)


Que par la même on assiste à une explosion des média spectacle au détriment des programmes culturels de qualité


Que, comme tous les autres secteurs économiques, ils sont soumis à des phénomènes importants de concentration des entreprises sous forme de groupes de presse internationaux, ce qui provoque un recul de la démocratie


Que le vrai journalisme a un rôle social puisqu’il n’y a pas de vie démocratique sans presse libre


Que la concurrence économique s’est substituée à la concurrence sur la qualité

Que l’objectivité est un mythe et que seul compte réellement l’honnêteté intellectuelle vis à vis de l’information


Il appartient au gouvernement de tout mettre en œuvre pour


Donner aux journalistes les conditions susceptibles de leur permettre de retrouver le devoir d’irrespect vis-à-vis des grands groupes et du pouvoir en général


Populariser le développement d’une journée sans télé par semaine


Mutualiser dans chaque communauté l’achat de plusieurs journaux afin de développer l’esprit critique des lecteurs


Apprendre aux élèves dans les écoles à décoder les informations contenues dans les journaux


Responsabiliser le lecteur pour qu’il lise plusieurs types de journaux d’opinions diverses et pas seulement les journaux régionaux


EDUCATION / APPRENDRE OU A LAISSER ?



Le peuple s’est réuni, a discuté et constaté :


Etant donné


Que le rôle de l’enseignant est la passation de connaissance au même titre que de permettre l’acquisition du libre arbitre des élèves

Que la société libérale introduit aujourd’hui des marques dans les écoles dans un but de fidéliser une clientèle trop jeune

Que des gadgets (ordinateurs portables par exemple) sont introduits dans les écoles et ne peuvent pas permettre d’acquérir un savoir objectif ni de développer un libre arbitre, que les gadgets en question sont plus attractifs que les professeurs

Que les risques encourus sont accrus par la délocalisation
Que des jeunes ont besoin d’éducation (notamment dans les zones dites sensibles) en complément de l’enseignement

Que l’éducation ne relève pas de la mission de l’enseignant mais des familles et d’experts

Que les professeurs ont plus de pouvoir que les parents pour modifier ou rénover le système scolaire et devraient le faire.

Il appartient au gouvernement de tout mettre en œuvre pour


Promouvoir une instruction civique pour permettre aux jeunes de posséder les clés des rouages de la société dans son fonctionnement actuel


Employer des professionnels ou des acteurs du monde de l’enseignement et non recruter à l’ANPE des gens non formés (appel à des étudiants pour la surveillance par exemple)


Permettre au professeur de conserver sa mission première face aux dérives de l’AGCS


Assurer aux jeunes l’acquisition de la libre pensée bien avant les enseignements de philosophie et de surcroît avant toute spécialisation éventuelle.


Ne pas pratiquer une politique de formations spécifiques aux métiers dans une société où ces derniers évoluent constamment, ce qui ne conduirait qu’à former des chômeurs

Assurer les moyens (humains, techniques, financiers) propres à assurer l’éducation quand nécessaire. Ils pourraient prendre en compte la participation des familles, l’acquisition de compétences qui n’entrent pas dans les missions de l’école.


Promouvoir l’accès à d’autres cultures au sein de l’école.


Une politique réelle doit être mise en œuvre pour que l’école ne formate pas des individus qui pérennisent une société mais pour qu’elle forme des individus capables de repenser la société, et de faire preuve d’inventivité.




SANTE / LA BOURSE OU LA VIE ?



Le peuple s’est réuni, a discuté et constaté :


Que le secteur de la santé n’échappe pas aux logiques de marchandisation


Que la recherche s’oriente en priorité vers les besoins des pays riches seuls solvables en terme de paiement des médicaments


Que les catastrophes écologiques récentes donnent lieu à des catastrophes sanitaires sans précédent


Que l’inégalité du nord et du sud en terme d’accès à la santé est une donnée indéniable


Que le nombre de médecins va diminuer au regard des statistiques sur le nombre d’étudiants en médecine


Que les débats éthiques pourtant primordiaux sont négligés par les états




Il appartient au gouvernement de tout mettre en œuvre pour


Faire en sorte d’inciter les communes ou les régions à se déclarer dans des zones sans OGM


D’étudier l’efficacité réelle du recours aux médecines naturelles par rapport à la médecine classique


Développer l’indépendance et le contrôle de la recherche


Séparer clairement la responsabilité politique de la responsabilité des citoyens dans l’explication des déficits publics, et dans la prise en charge citoyenne de la santé de chacun


Remettre en place des liens sociaux comme primordiaux au maintien de la santé des patients








CULTURE/ NO FUTUR ?


Le peuple s’est réuni, a discuté et constaté :


Etant donné :


Que la « décentralisation théâtrale » correspondait à une véritable volonté politique de la quatrième puis de la cinquième république avec une augmentation notable du budget de la culture au début des années 80.


Que ceci a permis le développement de structures culturelles de création et de diffusion (théâtres, café musique, compagnies.)


Que cette augmentation a induit un développement de la masse de personnel précaire nécessaire à cette activité


Que le public a augmenté dans le même temps mais pas à la mesure des équipements de diffusion


Que l’Etat semble aujourd’hui vouloir se désengager peu à peu de la prise en charge de la diffusion culturelle.


Que l’existence des métiers du spectacle semble être remise en cause par les choix politiques actuels

Que, malgré la contestation de leur utilité, les intermittents semblent contribuer grandement a l’activité économique (ex plainte des commerçants d’Aix en Provence après l’annulation du festival)



Il appartient au gouvernement de tout mettre en œuvre pour :


Permettre la diversité culturelle et éviter que le secteur culturel à son tour soit soumis à des critères de rentabilité économique purs et simples.


Permettre que la profession soit écoutée avant toute volonté de réforme profonde de son activité sous peine de voir disparaître des pans entiers de la diversité culturelle de la nation.


Etendre aux autres secteurs de la culture et de la recherche (arts plastique, archéologie préventive…) le développement d’un statut particulier du « travailleur de l’art ».


Mettre en place, dans la sérénité, de véritables assises de la culture afin de déterminer les conditions d’amélioration de la fréquentation des structures culturelles existantes.


Favoriser de nouvelles formes d’expression susceptibles de démocratiser la fréquentation des structures de diffusion de spectacle vivant.