Grenoble, VERSION FINALE DU TEXTE SALLES / COLLECTIF texte :===================================
Madame, Monsieur,
Cet été 2003, en réformant le régime d’assurance chômage des professionnels du spectacle vivant et de l’audiovisuel , le gouvernement et les partenaires sociaux ont provoqué dans nos secteurs d’activité un séisme sans précédent
Le terme d’intermittent du spectacle ne définit ni une profession ni un statut. Il désigne un régime spécifique, créé pour permettre à tous ceux qui travaillent dans le domaine du spectacle vivant, de l’audiovisuel ou du cinéma, artistes ou techniciens, de toucher une indemnité de chômage entre deux contrats de travail.
Les signataires du nouvel accord, partant d’une situation déficitaire de l’ensemble de l’UNEDIC, ont choisi de réduire les conditions d’entrée et d’indemnisation de telle sorte que nous avons à faire face à un plan social qui concerne entre vingt et trente mille artistes ou techniciens. Cette menace qui pèse sur nos métiers se rapproche de celles qui touchent d’ autres secteurs d’activité.
Le déficit du régime en question pèse beaucoup moins lourd que celui des intérimaires auquel le MEDEF est très attaché. Certains se complaisent à présenter les annexes 8 et 10 comme autant de privilèges exorbitants par rapport à d’autres catégories de salariés. Là aussi il convient de regarder objectivement la réalité. Le rapport ROIGT KLEIN, du mois de novembre dernier, réalisé à la demande du Ministre de la Culture, préconisait un assouplissement des conditions d’entrée jugées trop dures notamment par rapport à celles du régime des intérimaires.
Le Ministre de la Culture, le MEDEF et les syndicats signataires considèrent avoir sauvé le système.
Nous maintenons que cet accord, à la négociation duquel les employeurs et les salariés du secteur ne sont pas associés (parce que le règlement intérieur de l’UNEDIC ne le permet pas) est un mauvais accord qui, ne comportant aucune mesure susceptible de lutter contre le dévoiement du système, ne garantit en rien sa pérennité. Ses effets iront même à l’inverse des objectifs affichés : le déficit de l’UNEDIC ne sera pas réduit, la fraude va se généraliser et les conditions de travail vont se dégrader.
Cet état des choses nous concerne, et vous et nous.
L’ensemble des spectacles de la saison est réalisé par des artistes et des techniciens qui bénéficient aujourd’hui de ce régime, et la diversité du choix qui vous est proposé, à Grenoble et dans son agglomération, comme partout dans notre pays, dépend pour une part importante, de cet équilibre fragile.
Une grande part des trente six mille communes françaises devrait se priver de la présence des artistes et du travail de ceux qui servent la création. Le prix des places augmentera fortement et le libre accès de tous à la culture deviendra un vain mot.
Aujourd’hui, les salles de spectacles de l’agglomération grenobloise sont ouvertes et les spectacles ont lieu, ce qui n’est pas le cas partout en France. Cette décision prise en commun nous engage à continuer ce combat et à mener une réflexion approfondie auxquels nous souhaitons vous associer.
Nous travaillons aujourd’hui à l’élaboration de nouvelles propositions et nous demandons l’ouverture de nouvelles négociations impliquant toutes les personnes concernées.
Merci de l’attention et du soutien que vous apporterez à nos actions.
===============================================================================
Signatures Directeurs de salles de l'agglomération grenobloise et Collectif / Culture. |